Les odeurs de la ville Que serait une ville sans odeurs ? Je m’intéresse particulièrement aux œuvres poly sensorielles, et plus encore aux œuvres olfactives, car mes allergies me rendent plus sensible aux odeurs. La mémoire olfactive est, selon moi, bien plus marquante que la mémoire visuelle. Pour ce projet, j’ai choisi d’explorer les odeurs des métiers de la ville de Tunis, afin de réduire mon champ de travail tout en conservant une forte dimension sensorielle. J’ai retenu plusieurs métiers emblématiques : El Harza, la femme qui travaille au bain maure, le poissonnier, le médecin et le mécanicien. Mon intention est de faire ressentir ces univers par l’odorat. J’ai prévu d’utiliser des bandelettes imprégnées d’odeurs caractéristiques — comme celles du poisson, de l’alcool ou de l’huile de moteur. Mais même si ces odeurs ne sont pas physiquement présentes, la mémoire olfactive se réveillera automatiquement à la vue des images correspondantes. On sentira par procuration ces effluves : elles traverseront et ramèneront vers des souvenirs à la fois communs et singuliers, liées au vécu de chacun. J’ai choisi le format carré pour mes images, afin qu’elles puissent se lire dans tous les sens, l’effet est le même. En plus, elles s’adaptent également au format des publications Instagram. Jnayna Bouali